Réduire son empreinte carbone en tant que laboratoire de recherche

Afin d’identifier les leviers d’action possibles pour réduire son empreinte carbone, le Centre RAPSODEE a réalisé en 2023 son bilan carbone sur l’année 2022 à l’aide de l’outil GES1.5 [1], comme plus de 1000 laboratoires français. Cet outil en ligne gratuit a été développé par Labos1.5 [2] pour faciliter le calcul réglementaire du bilan des gaz à effet de serre et de l’empreinte carbone des laboratoires de recherche français.
Les résultats obtenus révèlent une empreinte de 6,4 ± 0,6 tCO2eq/pers dans ce laboratoire de 106 personnes. D’après les travaux de De Paepe [3], cette valeur est un peu supérieure à la médiane des laboratoires évalués entre 2019 et 2023 (incluant la période COVID), qui se situe à 4,5 tCO2eq/pers. La répartition par poste d’émissions est en revanche identique, avec un peu plus de la moitié des émissions liées aux achats, 30% aux transports (1/3 pour les déplacements domicile-travail et 2/3 pour les missions) et 15% aux usages du bâtiment (85% au chauffage et 15% à l’électricité).

Des actions en continuité avec les mesures prises par IMT Mines Albi

Les mesures déjà mises en place par IMT Mines Albi (plan de sobriété énergétique et remplacement de la chaudière gaz par une chaudière à granulés) ont permis de baisser de 7,5% l’empreinte du centre RAPSODEE. Pour poursuivre l’effort vers plus de sobriété, le centre RAPSODEE a prévu de continuer à mesurer ses émissions annuelles et de réfléchir collectivement aux mesures pertinentes à mettre en œuvre. Par exemple, choisir de remplacer l’avion par le train pour les trajets de moins de 800 km ou en France métropolitaine permettrait une réduction supplémentaire de 4,5%. IMT Mines Albi réalisera son bilan carbone pour 2023. Un comité de pilotage des transitions a été constitué.
S’il est difficile de fixer des objectifs précis de réduction d'empreinte carbone à l'échelle du centre, il est intéressant de noter qu’au niveau national, l’empreinte moyenne des citoyens français est estimée actuellement à 9,2 tCO2eq/pers, dont 1,4 tCO2eq/pers liées aux administrations publiques dont font partie les centres de recherche [5]. L’objectif est de réduire ces émissions à environ 2 tCO2eq/pers d’ici 2050, soit une baisse de 80%, afin de rester dans des trajectoires climatiques compatibles avec un maintien du réchauffement climatique sous les 2°C [6]. Le même ordre de grandeur de diminution des émissions est envisagé dans la stratégie nationale bas carbone pour 2050.

 

Références

• [1] J. Mariette, O. Blanchard, O. Berné, O. Aumont, J. Carrey, A.-L. Ligozat, E. Lellouch, P-E. Roche, G. Guennebaud, J. Thanwerdas, P. Bardou, G. Salin, E. Maigne, S. Servan and T. Ben-Ari.
• [3] M. De Paepe, L. Jeanneau, J. Mariette, O. Aumont, A. Estevez-Torres.
• [4] Le calcul des émissions indirectes associées aux produits achetés a été réalisé sur la base du prix des biens achetés et non pas avec l’utilisation d’un facteur d’émission spécifique à chaque bien acheté et constitue donc une limite de l’étude.
• [6] Un scénario médian du GIEC permettant de respecter les Accords de Paris permettrait une émission mondiale de gaz à effet de serre de près de 20 GtCO2eq/an en 2050, soit environ 2 tCO2eq/pers pour une projection de population aux alentours de 10 milliards.